En 1748 les galères royales sont retirées du service. Les milliers de galériens rendus disponibles sont répartis entre les ports de Brest et Toulon dans le but de développer leurs installations respectives.

A Brest, l’ingénieur de la Marine. Choquet de Lindu est chargé de construire un bâtiment capable d’héberger ces prisonniers tout en parvenant à y maintenir la police, à éviter les évasions, à fournir des conditions d’hygiène et de propreté ainsi que les besoins indispensables à la vie.

Choquet de Lindu va donc construire en 1750, à l’intérieur de l’arsenal militaire un bâtiment de 250 mètres de long capable de recevoir 2000 prisonniers, les services administratifs de fonctionnement et l’ensemble des gardiens.

Ce sera le bagne et les galériens deviennent des bagnards.

Le bâtiment imposant et majestueux avait été doté d’un système de distribution d’eau sous pression pour l’ensemble de ses commodités: fontaines, lavoirs, latrines, cuisines avec une évacuation centralisée vers la Penfeld. Ce système était considéré comme un luxe inconnu à cette époque.

Le bagne va fonctionner durant un siècle. Il sera fermé en 1858 et durant cette période il aura hébergé 70 000 bagnards.

Les bagnards étaient des gens de toutes conditions, de toutes professions et de tous âges. Ils étaient des criminels, des déserteurs, des contrebandiers, des politiques, des voleurs de grands chemins et même des voleurs occasionnels dont parfois des préadolescents.

Enchaînés deux à deux les bagnards étaient affectés à de durs travaux de déroctage des falaises, à la construction de quais et de cales sèches.

D’autres aidaient à la construction navale: sciage du bois, conduite des grues à roue, d’autres étaient chargés de l’entretien du bagne. Certains exécutaient des travaux extérieurs comme la construction du canal de Nantes à Brest, l’entretien des locaux de l’hôpital maritime, etc.

Après la fermeture du bagne le bâtiment sera transformé en magasin pour les besoins de la marine. Gravement endommagé durant le siège de Brest en septembre 1944 il sera rasé en 1947 pour faire place dans le nouveau plan de la ville au boulevard Jean Moulin.

Il ne reste pratiquement aucune trace de cet imposant bâtiment.

 

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